mercredi 2 avril 2008

Renegat ou apostat ?


Demain, Candide retrouve comme convenu, ses comparses au sous-sol du Clairefontaine. Dans cette même salle de restaurant où il vint il y a un peu plus d’un an, dans un tout autre registre. C’était avant les législatives et présidentielles, avant même d’imaginer ces municipales qu’il déjeuna là avec la grande Félicie ! Et oui, René l’avait gentiment prié de se joindre à cette rencontre. René, il pensait encore être l’adoubé futur du PED, le grand parti du president Duracel, et soignait son réseau. « Cela ne vous engage à rien » lui avait assuré le René, « elle souhaite rencontrer des gens bien implantés sur le terrain et peu importe s’ils ne lui sont pas acquis. » « Pourquoi pas ? » c’était dit Candide, « c’est toujours intéressant ».
Vint le déjeuner. S’y retrouvent, la Félicie, quelques comparses, le Jean Clément et le René, l’un et l’autre candidat à la députation dans chacune des deux circonscriptions, Candide et quelques autres clampins invités comme lui pour représenter les forces vives de la commune. Clampins certes, mais tous favorables, eux, à Duracel en général, et à ces candidatures en particulier. Banalités d’usage, la Félicie rode leur futur programme local, et Candide, clairement mais poliment, expose les priorités qu’il veut croire universelles. Le déjeuner touche à sa fin et Candide, qui l'était vraiment, soudain senti le piège se refermer : la suite du programme prévoyait une visite du quartier en bande avec, juste auparavant, une première petite photo souvenir. Candide feint alors de découvrir que l’heure s’avérait soudain plus tardive qu’il ne pensait, qu’un rendez-vous professionnel le contraignait à mettre un terme immédiat à cet agréable échange de vues, et que, vraiment, là, désolé, mais il devait partir. En courant. Et juste avant que le photographe n’ai fini de régler sa fiat lux. Quelques jours après il retrouva toute la bande en photo sur le blog du René. En photo au resto, chez le boulanger, dans la rue, etc... Avec la Félicie, le René et le Jean Clément sur tous les plans. Il s’en était fallu de peu qu’il ne fut grillé. Quoique maintenant, il ne le soit pas moins !

« Pire, je serais peut-être mieux considéré par la Francine aujourd’hui en tant que renégat sur sa droite qu’apostat sur sa gauche » rajoute Candide !

Aucun commentaire: