jeudi 31 janvier 2008

Meeting réussi, oui !


Un gymnase plein. Prés de 500 personnes, soit le double du meeting du grand Bornard et de la Francine la semaine dernière ! Des personnalités remarquables et remarquées en soutien, malgré l’incroyable pression qu’ils avaient du subir jusqu’au dernier moment par le PES pour les en dissuader. Une dizaine de coups de fil « d’amis » pour les aider à ne pas faire l’erreur de se commettre avec Martial ! A tel point que l’un d’entre eux, artiste connu, a renoncé, quoique présent, à parler publiquement. Il était directement menacé sur sa marge de manœuvre future en matière de représentation.
Candide a animé toute la soirée, en duo avec un de ses colistiers, Saada, dans une aimable improvisation, tant ses fiches étaient encore incomplètes cinq minutes avant le début. Après les témoignages des soutiens, ce furent les interventions de Katarina et Nourdine. L’une courte et incisive, l’autre emblématique et démonstrative. Enfin, c’est sur des musiques entrainantes, que chaque colistier a traversé toute la longueur de la salle alors que son portrait était dressé en quelques mots, puis est monté sur l’estrade sous les applaudissements. La liste étant appelée en ordre inverse, ce fut bien sur Martial qui vint le dernier, prenant alors la parole, entouré symboliquement de toute son équipe. Belles photos en perspectives. Une heure trente en tout. Un bon tempo, sans temps mort, sans longueur, sans fausse note. Hormis les trois « kapos », l’œil torve et la bouche maussade, scotchés sur le coté de la salle, envoyés par le PES pour rendre compte. Tout le monde était ravi. Certains, étant en mesure de faire la comparaison avec le meeting du PES de la semaine passée, soulignaient combien cette présentation apparaissait plus authentique et totalement représentative de la diversité de la commune.

« Fait !» a coché dans sa tête, Candide. « Et bien fait ! »

mercredi 30 janvier 2008

De l'égrégore


Un meeting, c’est comme une grande pièce de théâtre. Tout est important. A commencer par la mise en scène, la lumière, la musique, les décors. Les acteurs principaux bien sur, mais chacun des figurants tout autant. Chacun doit tenir son rôle. Rôle ? Alors tout cela ne serait donc qu’un jeu de tartufe ? Une aimable mais fausse représentation de la réalité ? Non point !
Comme au théâtre, l’histoire peut ne pas être fausse pour autant. Le scénario le plus écrit n’exclut pas la véracité des propos. Et si le talent des acteurs est utile à la sublimation du discours, seule la sincérité de son interprétation permet d’y croire. La valeur du public enfin est également indispensable à la réussite de l’ensemble. Et c’est tout cela, seulement tout cela, ensemble, qui produit l’égrégore.
Alors, quand le rideau retombe, que finisse les derniers applaudissements, que l’enthousiasme cède la place à la raison retrouvée, c’est dans la lumière des visages que l’on distingue la satisfaction de ce moment réussi. C’est dans les congratulations chaleureuses que s’exprime la vérité des émotions ressenties. C’est dans l’énergie produite par cet échange que se cristallise l’élan pour les semaines à venir.

« En fait, un meeting, c’est comme une thérapie de groupe, genre cri primal. On en ressort à la fois épuisé et ragaillardi par l’émotion ressentie » poursuit Candide.

mardi 29 janvier 2008

Des citoyens à venir


Assis aux premiers rangs, les trois enfants de Candide : Siffrein, Gaspard et Séraphine. Avaient-ils le choix ? Certes, Candide leur a exprimé son souhait de les voir là, ce soir, avec une insistance qui ne laissait guère d’espace à une alternative. Peut-être pensent-ils que leur père a souhaité leur présence parce qu’il était un acteur majeur de cette soirée ? Ce n’est pourtant pas ça qui l’anime. Ses enfants ont 19, 17 et 14 ans. Quatorze ans l’âge de ses premières lectures contestataires. Dix sept ans, celui des premières grèves lycéennes, et cette fougue qui le porte en tête des mouvements. Dix neuf ans, celui de l’engagement politique et des AG que, déjà, il anime. Et, là, alors qu’il revient encore aujourd’hui sur l’estrade, toujours animé de la même énergie à vouloir, micro-pas par micro-pas, bâtir pour tous un monde meilleur, peut-être veut-il juste dire à ses enfants, « pourquoi ». Pourquoi il n’a pas toujours été là, tant de soirs durant toutes ces années. Pourquoi il a consacré tant de temps aux autres plutôt que seulement à ses proches, à sa famille, à eux. Pourquoi il leur a toujours demandé, avant tout autre chose, d’avoir conscience de leurs privilèges afin de ne jamais oublier que tant d’autres manquent de l’essentiel.

Et de les voir là, Candide est fier. Fier de voir ses trois enfants, les yeux ouverts sur le monde, attentifs aux autres, généreux, cultivés, conscients des réalités. Il ne doute pas que, quoiqu’il advienne de leur aventure personnelle, ils sont déjà et demeureront toujours des citoyens du monde. Et ce soir, là, alors que Candide va ouvrir les débats, c’est certainement ce qui le réjouit le plus.

« Il faut savoir être un citoyen, c'est-à-dire «faire de la politique». Certes, en faire c'est courir le risque de se tromper ; mais ne pas en faire est être sûr de se tromper » a dit Albert Jacquard.

lundi 28 janvier 2008

Tractage et tractoucour


Aujourd’hui, c’est le grand meeting. Et c’est Candide qui a été chargé d’animer la soirée ! Tout ça sous prétexte qu’il présente bien, avec une belle gueule et une apparente facilité d’élocution ! Et en plus, ils persistent à croire qu’il va être drôle. Lui, qui n’a jamais été le début du commencement d’un boute-en-train, il va notamment falloir qu’il chauffe la salle (un grand gymnase en plein hiver, facile !), qu’il présente les vedettes venues en soutiens et qu’il dise un mot sur chaque colistier lorsqu’ils monteront sur la scène ! Il a bien préparé des fiches mais il n’a rien à mettre dedans. A quelques heures de l’événement, il n’a toujours pas la totalité des noms, et pas même la moitié des âges et professions et actions politiques ou sociales des uns et des autres. C’est la catastrophe assurée, craint-il. L’adrénaline est en train de monter. Il se souvient de ces premiers shows professionnels. Longtemps, qu’il n’avait pas angoissé sur ce registre. Il a distribué ses derniers tracts hier et convaincu toute sa famille d'y venir en soutien : quelle folie !

« Mais qu’est ce que je suis venu me foutre dans cette galère » songe Candide en cherchant le sommeil.

dimanche 27 janvier 2008

"Souriez !"


Aujourd’hui Candide fait avec ses colistiers la photo de « groupe » pour l’affiche. La veille encore Martial bouclait sa liste avec d’ultimes ajustements. Les cieux sont avec eux, ils pourront être mentionnés dans le comité de soutien. Mais si la lumière est belle, le fond de l’air est frais. Et comme ils ont tous posé leurs manteaux dans un coin pour avoir l’air plus léger, ils risquent de se retrouver tous demain au fond du lit alors qu’ils ont leur grand meeting à préparer. Des colleurs du PES passent et sympathisent. Ils semblent presque un peu jaloux de ne pas être de notre coté, visiblement plus rieur et détendu… Un des adjoints au maire arrive en retard, coincé par quatre mariages sans enterrement. Deux manquent à l’appel, indisponibles, le photographe fera des incrustations : vive le numérique ! La photo sera belle, souriante, colorée, avec en fond l’une de nos charmantes rues si typiques. Par précaution, Candide fait une photo individuelle de chacun pour la communication sur le web. Et puis au prix du photographe et au temps passé pour une seule prise de vue, s’il fallait lui demander de refaire ça pour chacun d’entre eux, la journée n’y suffirait pas !

Rentré chez lui, Candide est ravi de constater que ces photos sont toutes très réussies. « Sauf que moi, je n’ai pas un statut de photographe professionnel, alors c’est forcement moins bien » ironise-t-il !

samedi 26 janvier 2008

Tournée générale


« Hé Candideu !». C’est Jonas qui l’interpelle. Jonas c’est un pilier de comptoir. Il peut vous faire le guide détaillé des 50 rades du bourg classé dans l’ordre. Il aime bien Natacha, le Jonas. Natacha lui a dit qu’il fallait soutenir le Martial, alors il le soutient. Même s’il soutient en même temps le Désiré et ses copains du PEV et même s’il n’a rien contre le PES, ni surtout le grand Bornard ! Candide ne passe jamais par cette petite place du marché le soir, mais ce soir, si.
Candide aime bien les bistrots. Mais il n’y va jamais. Il préfère retrouver sa douce et ses enfants. Mais, là, c’est « campagne », alors il faut bien faire exception. Visiblement, Jonas et ses potes n’en sont pas à leur premier pastis ! On remet ça. Candide offre sa tournée. Grosse erreur ! Candide ne partira pas du comptoir tant que chacun des bénéficiaires n’aura pas lui aussi eu le droit d’offrir sa propre tournée. A la cinquième Candide parvient à mettre les bouts. C'est dit : il reviendra avec le Martial. D'ailleurs le Désiré et le grand Bornard sont déjà venu picoler ici la semaine dernière : il faut regagner le terrain ! Il pense avoir convaincu entre temps ses acolytes de venir au meeting prochain. Dans l’immédiat, ils poursuivent leur libation. S’en souviendront-ils seulement demain ? Il a laissé à Jonas quelques affiches à ce propos. Sur que Jonas en affichera quelques unes dans les bistrots du quartier ce week-end !

"Si j'fais campagne comme ça, j'chuis pas sorti de l'auberge, moi" hoquette Candide en titubant vers chez lui !

vendredi 25 janvier 2008

La Camorra


Le grand Bornard a tenu meetinge sur la commune. Avec un vibrant public appel à Martial. « J’ai pour toi beaucoup d’estime et de vrais responsabilités à te confier auprès de moi ». « Ne reste pas seul et isolé ». « Je te le dis, ta place est parmi nous, dans ta famille ». « Mais attention, après le 9 mars, il sera alors trop tard ! ». Grâce à cela, les journalistes ont pris conscience que la candidature de Martial inquiétait bougrement le PES. « Famille » ça fait un peu Camorra tout de même, non ? Martial et ses colistiers préfèrent l’esprit d’équipe à celui de clan. Ils ne se sentent pas seuls, peu s’en faut, vu les soutiens qu’ils recueillent. De grands noms de luttes sociales et politiques : artistes, historiens, journalistes, médecins...
Enfin ils conviennent bien volontiers d’une chose : après le 9 mars il sera trop tard. Mais pour qui ?
La campagne va vraiment démarrer avec la « grande réunion publique » de lundi prochain. Il était important qu’à cette date le paysage soit posé. C’est à dire que les médias aient conscience que non seulement cette primaire à gauche était très ouverte, mais que le PES n’était pas du tout sur de la gagner.

« A partir de là, ils nous suivent et, nous suivant, de fait, nous renforcent » se réjouit Candide.

jeudi 24 janvier 2008

Logorrhée et cacahuètes


Candide parle trop ! Il le sait puisque souvent on le lui rappelle. Non pas inconsidérément, non pas maladroitement, ou inutilement mais juste trop. Trop longtemps quand il déparle. Car alors, il développe, désenveloppe, cisèle, rebondi, allusionne, historicise, métaphore, précontreargumente, symbolise, circonvolutionne. Chacun alors s’agace de demeurer scotché sur des propos dont il a compris l’essentiel. Ou s’endort. Beaucoup considère que « C’était bien ce que tu as dit (pause) Mais un peu long ». Candide parle « bien », on lui dit souvent. Mais beaucoup plus encore jugent qu’il parle « trop ». Candide le sait, il en a conscience. Il aimerait tant réussir à maitriser cette logorrhée compulsive...
D’ailleurs Candide peut ne pas parler. Il sait se taire. Mais alors il ne dit plus rien. Surtout ne pas démarrer. Car s’il commence, il perd soudain tout souvenir de ces résolutions de sobriété, il perd conscience du temps qui passe, il navigue avec bonheur sur sa pensée qui se concrétise au travers de ces mots. Il s’écoute penseront certain. Il se découvre à lui-même en fait. Car sa pensée ne se finalise que dans son expression formelle. Candide ne sait jamais ce qu’il va dire à l’orée d’une phrase. Il le perçoit en même temps que ces interlocuteurs.

« C’est comme les cacahuètes » confesse Candide, « quand je commence à piocher dedans, je ne peux plus m’arrêter ».

mercredi 23 janvier 2008

Un jour, il y aura autre chose...


Un non électeur suggère à Candide : « Et pourquoi pas : Martial, le candidat déjanté » ? Après tout : déjanté -> hors jante -> roue libre -> être dans la bonne roue -> échappée ...
« Tout se tient » conclut-il malicieux!
Et pourquoi pas ? La magie des mots en font des poèmes infinis. Candide n’aime rien autant que de vagabonder de racines de mots, en fleurs de lettres, de ressusciter les termes justes et d’inventer ceux qui lui font défaut. « Un jour - Il y aura autre chose que le jour » écrivit Boris Vian « Une chose, plus franche, que l'on appellera le Jodel - Une encore, translucide comme l'arcanson - Que l'on s'enchâssera dans l'œil avec élégance - Il y aura l'auraille, plus cruel - Le volutin, plus dégagé - Le comble, moins sempiternel - Le baouf, toujours enneigé - Il y aura le chalamondre - L'ivrunini, le baroïque - Et tout un planté d'analognes - Les heures seront différentes - Pas pareilles, sans résultat - Inutile de fixer maintenant - Le détail précis de tout ça - Une certitude subsiste : un jour - Il y aura autre chose que le jour."
Candide connaît ce poème par cœur. Il demeure la clé de bien de ses songes.

« Et pourquoi pas : le candidat des gens ! » poursuit Candide. L’homophonie a également beaucoup de charme, comme a si bien su l'exploiter Boby Lapointe.

mardi 22 janvier 2008

Qui disside de qui ?


Les medias résument volontiers Martial par un seul qualificatif : dissident. Ce qu’il fut aux législatives. Mais aujourd’hui ? Dorénavant hors du PES, il n’est plus qu’indépendant, non ? Qu’est ce qu’un dissident ? Juste « celui qui n'obéit plus à l'autorité politique à laquelle il se soumettait jusqu'alors », nous dit le dictionnaire. Cela n’a rien de désobligeant certes. Et d’autres mots seraient bien pires. Déviationniste, hérétique, hétérodoxe, tout de même trop forts. Schismatique, scissionnaire, séparatiste, trop éloignés de la réalité. Insoumis, non-conformiste, rebelle, résistant, révolté, peu appropriés ... Incontestablement "indépendant" serait le plus convenable.

Dissident à la même étymologie que déjoindre. Et Candide trouve ce dernier terme finalement plus intéressant. Car il ne s’agit plus là d’un morceau qui se sépare de l’autre, mais plutôt de deux morceaux qui divorcent. Sans que l’on sache vraiment qui se disjoint plus de l’autre. On constate l’effet mais on ne spécule pas la cause.

« Martial, le candidat déjoint ? » « Plus abscond non ? Quoique cela pourrait séduire les plus rêveurs... » se risque Candide.

lundi 21 janvier 2008

De la presse écrite


Candide a toujours lu beaucoup de journaux. Cette année, il s’est abonné en plus à son quotidien régional pour suivre le détail des informations locales. Par portage, au lever. Indispensable dans le cadre des municipales à venir ! Il retrouve ensuite, à son bureau, Libération, Le Monde ou Le Figaro. Il apprécie beaucoup certains types d’articles sociétaux et politiques dans Libé, mais il préfère Le Monde pour le traitement de l’international et l’approfondissement sur l’actualité. Le soir, il feuillette Les Echos dont il bénéficie d’un service gratuit à domicile. Il est personnellement abonné à plusieurs hebdomadaires. Le Canard Enchainé, qu’il a toujours lu attentivement. Et Courrier International et Charlie Hebdo, à la demande de ses fils, qu’il picore avec grande satisfaction pour le premier et amusement complice pour le second. Et Politis, aussi, où il compte quelques amis, mais dont le radicalisme ne le satisfait pas toujours. Il reçoit aussi la Vie Ouvrière, gratuitement, pour les mêmes raisons, et quoiqu’il n’ait jamais été syndiqué de sa vie. Il ramène aussi du bureau quelques news en fonction des dossiers traités : Nouvel Obs. surtout, L’Express et Le Point éveillant moins souvent son intérêt. Sans compter tout ce qu’il peut acheter occasionnellement au hasard de ses impulsions. Sans compter le regard qu’il jette dans les peoples comme Paris Match, VSD, Gala, dans les salles d’attente. Sans compter le regard qu’il jette à l'intérieur de toute publication passant à sa portée.
Au delà, de nombreux mensuels viennent encore compléter cette profusion d’informations : Le Monde Diplomatique et Regards pour leur analyse critique du monde « capitaliste ». Là encore il ne partage pas tout le radicalisme de l’alter mondialisme de l’un et du néo-communisme de l’autre. Mais l’un et l’autre sont pour lui des contributeurs essentiels de réflexion sur les enjeux actuels pour une politique de civilisation nouvelle. Comme dit justement Edgar Morin revisité par Duracel ! Et puis des mensuels consuméristes comme Que Choisir ?, informatif pratique comme Le Particulier et enfin ludique comme Fluide Glacial. Il a toujours adoré la bande dessinée et ce titre est celui qui est actuellement le plus proche de son humour.

« Et encore, je me suis calmé, il fut un temps où je ramenais une dizaine de journaux par jour à la maison », se défend Candide !

dimanche 20 janvier 2008

Les absents n'ont pas tord !


Cette histoire de marché, c’est dingue tout de même ! Comme ils se la jouent, tous autant qu’ils sont. Effet d’annonce, effet de manche, démonstration de force… Mais pour qui ? Pas les commerçants ! Ils ne sont pas de la commune, ils changent de bourg chaque jour de la semaine et aucun ne vote ici. Les clients alors ? Mais combien ? Pas ceux qui ont terminé leurs courses à matines et qui, surtout à midi, sont déjà chez eux à préparer le repas ! Et puis combien sont-il ceux qui vont croiser la fine équipe ? Quelques dizaines tout au plus. Et encore dans ces quelques dizaines y a t-il tous ceux du PES déjà acquis à la cause et tous ceux des autres bords qui ne risque pas d’en changer ! Et les camera qui occupe le peu d’espace disponible entre les étals.. Alors pour les médias ? Mais quel impact ? Deux ou trois images au FR3, au mieux. Et une photo dans la gazette locale….

Candide comprend pourquoi Raminagrobis, fort de sa longue pratique de terrain, dit que les marchés ne servent à rien. « Le porte à porte » dit-il toujours, il n’y a que ça. C’est long, c’est fastidieux, cela demande du courage et de la persévérance mais c’est ainsi, électeur par électeur que l’on gagne des voix. « Et le boîtage, bien sur », moins gaspilleur de tracts. D’ailleurs des tracts, au marché, il y en avait en effet plein les caniveaux… Et en plus , l'équipe de Martial avait décidé de ne pas être présente pour éviter toute provocation.

« Il a raison » opine Candide pour lui-même, « ces démonstrations c’est surtout pour se rassurer soi-même ! »

samedi 19 janvier 2008

La Francine au Marché


Candide fait son marché, comme tous les samedis. Il est d’emblée frappé par la présence des distributeurs de tracts plus nombreux que d’habitude. Au stand du PEC où se gèlent souvent seuls en cette saison deux retraités, toute l’équipe municipale est là ! Le Paulo, la Carmen, le Jacob et toutes les figures du parti que Candide connaît bien. Soudain passe le Dimitri avec une petite troupe de soutien. Mazette, c’est la première fois que Candide voit tout ce beau monde au marché ! Ce n’est tout de même pas ce rayon de soleil qui les fait ainsi bourgeonner ? Au coin du carrefour il tombe sur l’équipe du René, avec plein d’ex. du PED qui le soutiennent. En face Ginette, la députée du PES avec plein d’autres militants. Eux sont tous vêtus d’un très voyant K-way rouge arborant le nom de la Francine. Il croise même Jeannot, du fameux MER (Morceau En Réduction) en train d’arpenter gauchement les allées. Et bien sur les amis du PEV, en nombre eux aussi. Enfin, sur la petite placette en retrait, voilà t’y pas la Francine elle-même avec ses troupes toutes de rouge vêtue. Bon sans c’est bien sur, l’édile départemental, le grand Bornard est annoncé ! Qui dit grand Bornard dit médias, qui dit médias dit présence obligée. Chacun est donc venu pour faire tapisserie face aux objectifs. Et puis « rouler des mécaniques » aussi. Ceux qui se sont alliés dès le premier tours avec le PES : le PEC et le MER, histoire de dire qu’ils représentent une force locale justifiant leurs exigences, et puis ceux qui ne se sont pas alliés : le PEV. Histoire de dire qu’ils représentent eux aussi une force locale avec laquelle il faudra compter…

Candide connaît presque tout le monde, salue, discute. Candide est aimable avec chacun. Et chacun l’est à son égard aussi. Jusqu’à quand ? Nul ne sait encore qu’il s’est engagé auprès de Martial . Tous tentent encore de le tirer à lui. Mais il est 11h30 déjà !
« Bon ben c’est pas tout, j’ai le déjeuner à préparer » réalise Candide. Et il rentre chez lui sans attendre l’édile. Comme tant d’autre.

vendredi 18 janvier 2008

Commune idendité...


Dans une élection il faut penser à tout. Et à tous. Et pour n'oublier personne, on liste. On catégorise. Espagnols, portugais, antillais, asiatiques, chrétiens, musulmans, juifs, commerçants, artistes, sportifs, jeunes, seniors, actifs, chômeurs, retraités, anciens combattants, ... Et pour chaque "communauté" supposée identitaire on vérifie s'y on a bien un message politique satisfaisant et surtout un soutien visible d'une figure emblématique.

Pour un déraciné comme Candide, athée, limite apatride, sourd à toute coterie innée ou acquise, c'est un peu troublant d'être complice de cette attention. Candide préférerait tellement que les citoyens ne se prononcent qu'en fonction des choix de société proposés ou de fondamentaux philosophiques. Alors là, la masse des plus pauvres, des exclus, des sans grades, pourrait s'exprimer plus intelligemment en fonction de ses intérêts mieux compris. Avec une vraie liberté, une juste égalité, et une pratique plus substantielle de la fraternité humaine.

Las ! La pureté des intentions politiques n'a jamais fait gagner des élections et une juste idée sans le pouvoir de sa mise en œuvre n'a guère d'effet.

"Alors ? Démagogie ou légitime attention pour chacun ?" fait mine de s'interroger Candide.

jeudi 17 janvier 2008

Cravate or not cravate ?


Candide vient de participer à une réunion professionnelle haut de gamme. Une trentaine de personnes triées sur le volet représentant trois ministères et sa profession. Dont lui. Ce qui n’est jamais évident, tant sa légitimité éprouvée sur certains dossiers ne compense pas, peu s’en faut, leur défiance irrépressible à son égard. Il ne fait pas partie du sérail. Trop indépendant, trop différent. Il n’habite pas les beaux quartiers, ne dîne pas en ville, ne fréquente ni le Rotary, ni le Lion’s, n’appartient à personne. Mais trente ans de métier l’ont incrusté dans le fond du paysage. Il observe ses confrères se disputant les meilleures places. Nombre d’entre eux furent un jour ses collègues ou patrons. Chacun porte au revers son petit bout de ruban rouge ou bleu. Ou ne tardera pas à l’y coudre. Et puis soudain, Candide prend conscience d’une évidence qui n’a dû échapper jusqu’alors qu’à lui seul. Tous, sans exception, tous les hommes, ont une cravate. Sauf lui ! Cela n’a l’air de rien comme çà une « cravate »... mais là, en ce lieu et en cette assemblée, c’est un peu comme si Candide était sans pantalon. Et que chacun, quoique choqué par cette incongruité, fasse comme si de rien n’était.

Candide ne s’en désole pas. Il en sourit. Et se demande s’il en sera de même s’il devait être élu. Il se souvient du scandale de Jack Lang en col Mao à l’assemblée nationale en 1981...

« L’habit fait toujours le moine, et la cravate distingue encore la soumission aux codes du pouvoirs » soupire Candide !

mercredi 16 janvier 2008

La Dorothée


Candide l’aime bien la Dorothée. Connaissance professionnelle de longue date. Avec un parti pris politique clair, versus Duracel. C’est une spécialiste des relations presse. Et elle a déjà travaillé sur des « produits » politiques. Candide l’a appelé pour lui demander conseil. C’est là tout l’intérêt des connivences professionnelles. Vu de loin cela effraie tout un chacun. Vu de près, c’est simplement un défi de plus. Et celui-ci plait à Dorothée. Comme Jacques Pilhan passant de Mitterrand à Chirac sans autre émoi apparent. Simplement « pro ». Elle aide donc Candide à concevoir son plan de communication : outils, méthode, timing. Elle se porte volontaire pour l’aider à relire les communiqués de presse. Pour les angler plus pertinemment. Elle ouvre son carnet d’adresses, coffre-fort de tout communiquant. Donne ses noms, ses téléphones et ses sésames. Candide est ravi. Leur entretien est plus réjouissant que tout ce qu’il aurait pu imaginer. C’est ludique. Et terriblement sérieux et efficace en même temps. Aussitôt séparé, Candide lance ses équipes au boulot : mises à jour du fichier presse, journaux, radios, télés, internet, bios complètes des colistiers, autant sur les têtes de listes adverses, constitution du dossier de presse, élaboration du premier communiqué...

"Rien ne me réjouit plus que de me confronter à de nouvelles expériences formatrices !" se réjouit Candide.

mardi 15 janvier 2008

Candide à vélo


Candide fait du vélo. Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il gèle. Tous les jours il se rend à son travail en bicyclette dans une commune voisine. Dix kilomètres aller, dix kilomètres retour.

Ecolo Candide ? Oui, mais ... En fait ça lui a pris "comme ça", il y a deux ans, au retour de ses vacances où le grand air n'avait pas eu raison de ses poignées d'amour. Il s'est dit qu'il devrait profiter du confort estival. Il y a pris goût à l'insu de son plein gré. Puis constaté à sa grande surprise qu'il devenait difficile de s'en passer ! Car le vélo en ville c'est vraiment bien : rien de tel pour arriver à l'heure, se garer à 2 secondes de sa porte, oublier les bouchons et le stress. Et les parfums de la ville comme de la nature rendent plus heureux. Et la lumière, et les douces perspectives, et... tant de choses encore qui font de chacun de ses trajets un simple enchantement.
Candide n'en a pas moins une voiture, mais il ne la sort que pour de plus long trajets ou d'incontournables transports. Il défendait déjà de longue date la reconquête de l'espace routier au profit des circulations douces. Il en est d'autant plus convaincu aujourd'hui.

"Et en plus je fais du sport tous les jours" s'enorgueillit Candide ! Et sa tendre en est ravie...

lundi 14 janvier 2008

La liste à Martial


Cette tête de liste c’est d’emblée présentée forte de ces huit premiers éléments. C’est eux qui illustrent tout les premiers tracts et affiches qu'ils viennent d’imprimer. Ceux que Candide a commencé à diffuser dans les boites aux lettres. C’est le groupe de la première heure. Ceux qui soutinrent Martial lors dès la législative de juin dernier. Puis, en septembre, avec quelques autres maquisards du PES, ils avaient convenu de la nécessaire candidature du maire sortant aux municipales. Il y a Katarina, élue sortante (économie solidaire), Nourdine, créateur d’une radio locale, Isoline, déléguée nationale à l’éducation, Damien, élu sortant (solidarité, personnes âgées), Stella, coordinatrice locale des associations, Xander, conseiller de quartier et Naemi, déléguée à la vie de quartier. La parité homme-femme est dorénavant classique puisque obligatoire pour les municipales. Mais la diversité est libre. Et ici, nous avons du babtou, du rebeu et du keubla. Un patchwork Benetton. La vie en couleurs.

Et surtout, cette liste repose sur trois composante essentielles : un tiers de politiques locaux, un tiers d'acteurs associatifs, un tiers d'habitants citoyens actifs.
"La vie en vraie. La vie toute nue." glousse Candide.

dimanche 13 janvier 2008

Voisins, voisines


Candide croise Martine ce matin. Une habitante de toujours, née là… Une rentière, par hasard plus que par conviction. Une copine souvent côtoyée dans les écoles avec les autres parents d’élèves. Il l’informe de son engagement. Ça l’embarrasse la Martine. Elle vote PES et craint la dispersion des voies. Syndrome du vote utile. Elle pense que le Martial aurait du passer la main. Candide a trop l’habitude d’être tolérant avec chacun pour ne pas accepter a priori leur point de vue comme aussi valable que le sien. Spontanément il ne sent pas trop les arguments à opposer. Trop classique, trop standard.

Il croise aussi André, un écrivain. Il fait de même. Ça l'embarrasse l'André, il feint alors de ne pas avoir de clarté électorale. André il est comme beaucoup d'intellectuels, peu engagé dans l'action collective mais toujours prêt à monter au créneau sur des sujets ponctuels qui l'interpellent : la liberté de fumer, les voies piétonnes... Pas facile de transformer ces prurits individuels en conscience politique. Mais essentiel !

"Comme dirait Nietzsche : mon voisin, ce n'est pas seulement mon voisin, c'est aussi le voisin du voisin" philosophe Candide.

samedi 12 janvier 2008

Enthousiasme militant


Le rythme est lancé. Rue des Charmilles, réunion de l’équipe de coordination, suivi de celle des colistiers et du comité de soutien. Cette liste a la particularité de ne pas être issue d’une préalable lutte fratricide mais d’une adhésion commune à un projet simple : soutenir la liste du maire sortant ! Faire en sorte que celle-ci conquiert le plus grand nombre de voix. Et après ? Rien ! Objectivement rien pour l’instant. Pas de plans de carrière, pas de supputations, de positionnements personnels, de calculs. Trop tôt, trop loin ! Les discussions peuvent être animées et contradictoires entre nous : éléments de programme, méthodes d’action, style de paroles, mais extraordinairement tout s’additionne. Rien n’exclut.
S’installe ainsi une ambiance très « bon enfant ». Chacun heureux, simplement, d’être là. D’en être. Chacun renforçant cette sensation par contagion réciproque. Une belle émulation pour vaincre. Avec plaisir naturel et générosité sans artifice. Sans redouter un quelconque échec, sans craindre que ce ne soit difficile. Difficile ? Concept sans objet. On a juste à faire. Vite, bien, ensemble.
« J’ai l’impression de retrouver l’enthousiasme du militantisme de mes vingt ans » se réjouit Candide !

vendredi 11 janvier 2008

Candide médium


Candide a pris rendez vous avec Martial, pour mettre au point les actions de communication vers la presse. Ils réfléchissent sur la meilleure façon d'intéresser les médias nationaux à cette histoire. Il faut nécessairement sortir du tout-venant. Attirer l’attention sur le caractère singulier de cette candidature. Angler leur présentation en fonction de la nature de chacun. Une commune frondeuse, un PES mis en danger dans ses propres rangs, une contestation des appareils politiques par les acteurs de terrain, un mouvement de refondation en constitution, une liste très ouverte... Il serait également pertinent de souligner le parallélisme avec la situation de Raoul, histoire de suggérer un double intérêt.

Et puis, il faut aussi s’assurer du suivi de la presse régionale. Le localier du quotidien est plutôt favorable à Francine. Et aussi les décrochages régionaux de FR3 et radios. Enfin, il faut veiller à produire un maximum de buzz sur le net. Pour être efficace, il va falloir appeler individuellement chacun, tenter de créer en quelques jours une curiosité, une connivence. Devant l’ampleur de la tâche, c’est au moins depuis trois mois qu’il aurait fallu commencer cette campagne !

« Raisonnons comme pour une banale urgence professionnelle, c’est ainsi que j’y parviendrais le mieux » se rassure Candide.

jeudi 10 janvier 2008

C'est parti !


Martial a réuni son staff de campagne. Candide en est !
Porte-parole, chargés des relations presse, chargés de communication, coordinateurs terrain, logisticiens, webmestres. Avec, en soutien, les colistiers déjà conseillers élus et l’embauche d’une secrétaire permanente : une douzaine en tout. On statue sur les temps forts devant ponctuer les neuf semaines à venir : un meeting festif pour lancer le mouvement dès la fin du mois, trois réunions publiques thématiques pour échanger avec les électeurs, et enfin l’édition du programme complet de mandature, intégrant dans la trame initiale l’expression des habitants eux-mêmes. Les tractages sur marché sont écartés au profit du boîtage, jugé plus efficace. Un programme marathonien est fixé à Martial pour faire du porte à porte tous les soirs, ponctué de rencontres Tupperware organisées de-ci de-là ! On hiérarchise les priorités en matière de communication et on liste les vedettes susceptibles de venir faire pétiller le meeting ! Echanges de mail et rendez-vous bilatéraux sont calés. Réunion hebdomadaire programmée tous les vendredis, suivie d’une réunion élargie à l’ensemble des colistiers et du comité de soutien.
« Il va falloir caser tout ça dans mon emploi du temps » s’inquiète Candide !

mercredi 9 janvier 2008

La République de Kraland


Candide déjeune avec son grand fils Siffrein. Parlent ils alors de choses et d’autres.
« Tiens ! Je ne t’avais pas dit, je viens d’être nommé ministre de la communication ! »
« Ministre ... ? »
répète en écho, incrédule, Candide.
« Ben oui, depuis deux semaines déjà ! »
C’est conforme à sa vocation d’être un homme de média, soit. Et c’est vrai, le Président Duracel pratique l’ouverture à tout va et l’événementiel à l’encan. Nommer un parfait inconnu de 19 ans au gouvernement, il en serait bien capable...
« Et du coup j’ai pistonné Gaspard : il vient d’être bombardé ministre de la guerre ! »
C’est approprié à son tempérament assez aguerri, soit. Et c’est vrai, Alexandre le Grand était lui-même déjà conquérant à 17 ans. Donc tout est normal. Mais Candide n’est pas idiot et a bien compris qu’il s’agit de jeu virtuel. Son fils lui conte les arcanes de la République de Kraland. Comment il a conquis ces responsabilités, faisant preuve d’habile docilité et de judicieuse force de proposition, s’appuyant sur ses réseaux d’amis, ne se fâchant avec personne, poussant son avantage...
Il y a deux semaines, Candide croyait à tort ne pas pouvoir l’intéresser à son engagement électoral. Que nenni, son fils partait aussitôt sur d’autres terres conquérir de plus vastes responsabilités.

« Mon jeu parait sans doute plus réel, mais nos règles sont bien les mêmes et mes résultats seront sans doute tout autant virtuels que les tiens»
conclut modestement Candide.

mardi 8 janvier 2008

Voeux piaffants


Hier, c’était la cérémonie des vœux du Maire. Tous les notables du canton étaient là, pensez donc ! Les acteurs sociaux, les conseillers de quartiers, les représentants d’associations, d’enseignants, de commerçants... Et les élus bien sûr. La majorité municipale, sur l’estrade, comme un seul homme autour du maire, et l’opposition au parterre. Le maire a fait un beau discours sur les racines et les aubes nouvelles, sur notre commune populaire, plurielle, vivante, frondeuse. Les échéances électorales ont été évoquées pour annoncer un moment riche d’enjeux, de mobilisations et de paroles données aux habitants. Les applaudissements qui ont suivi ont été particulièrement nourris. Les futurs adversaires du Martial ne pouvaient pas faire autrement que de suivre au risque de se désolidariser de leur propre bilan, et les soutiens du maire, tout à leur enthousiasme de conforter leur légitimité, ont su maintenir le tempo un long temps !
Au cours du buffet qui s’en suivit, Candide en a profité pour annoncer à Francine ses choix. Par respect pour ses camarades et pour ne pas injurier l’avenir. Dépitée, la Francine est vite devenue désobligeante, confortant ainsi Candide dans son choix. Il en a fait de même avec le Dimitri, moins soucieux. Car lui, fort de sa deuxième place conquise auprès de sa concurrente honnie, sûr d’être élu quoiqu’il advienne, il s’est déjà mis en service minimum.
Natacha, définitivement acquise, s’employait efficacement à convaincre ses nombreux contacts de soutenir Martial. Les discussions allaient bon train entre chacun. On en sentait beaucoup déjà détenteurs de secrets de campagne et, tous, à l’affut de ceux des autres. De fausses rumeurs circulaient parmi les vraies. Les connivences apparentes étaient observées, soupesées, jaugées.

« Les chevaux piaffent ! C’est un champ de course avant le départ » rigole Candide !

lundi 7 janvier 2008

Des partis-pris


"Récapitulons" s'oblige Candide. Les principales parti(e)s prenantes de listes en lice pour le partage du gâteau sont les suivantes :
- Le PES (Parti En Sucette), avec la Francine, tête de liste, conseillère PES sortante, le Dimitri, sénateur, la Ginette, députée, la Sabine et bien d'autres. La Natacha, conseillère PES sortante, n'est pas sur la liste. Le maire, Martial, exclu du PES pour dissidence législative, présente sa propre liste.
- Le PEC (Parti En Capilotade), avec le Paulo, ne présente pas de liste autonome. Trop certain de ses mauvais résultats, il a préféré négocier d'emblée sa place sur la liste du PES. Celle-ci étant assurrée de sa victoire au second tour.
- Le PEV (Parti En Vadrouille), avec le Désiré, tête de liste. L'Annette, conseillère PEV sortante, n'est pas sur la liste.
- Le PED (Parti En Désunion), avec le Jean-Clément. Fâché de ce parachutage, le René, conseiller PED sortant, présente sa propre liste.
- Le PEB (Parti En Brioche) avec l'ancien maire, celui d'il y a 12 ans, le Dieudonné, leader départemental du PEB, qui a tenté en vain de se présenter dans une commune voisine plus favorable.

dimanche 6 janvier 2008

C'est à l'aube...


Demain, les enfants reprennent le chemin de l'école et les candidats vont entamer le bal des préaux. Les premiers rôles se sont déjà avancés sur la scène ; les seconds couteaux, les figurants et les machinistes vont maintenant apparaître à la lumière. Neuf semaines seulement les séparent du choix des électeurs. Lesquels sont encore bien loin d'avoir fait celui-ci.
Chacun va donc s'employer à se faire connaître, au moins. A se faire apprécier, voire à séduire. C'est la grande parade qui commence.
Candide, s'il devait s'engager aujourd'hui hésiterait encore. Tant de choses l'attendent dont il sait déjà quelles ne sont pas siennes : humeurs, fiels, biles et apostrophes. Ce sont les grands corps malades des joutes politiques qui s'avancent. Il va lui falloir toute son innocence pour rester serein et guilleret, mais il ne doute pas de sa candeur. Et c'est elle qui le préservera de tout les maux.

"Candide je suis, candide je demeure" sentence-t-il !

samedi 5 janvier 2008

Le Paulo


Candide l'aime bien le Paulo. Il fait parler de lui en ce moment. Il projette un devenir de tours pour loger tout le monde. De l'emploi et des logements. Brut de béton. Un militant à l'ancienne, version probe. Le mot précis. L'acte en rapport. La présence entière, jusque dans ses silences. Une figure à la hauteur de ce que fut ce parti. Le plus généreux. Le plus ambitieux. Le plus fourvoyé aussi. Agonisant aujourd'hui de son incapacité à maintenir en vie nos rêves d'une humanité meilleure.
Ses camarades sont à l'encan. Le Jacob dont Candide a apprécié la résistance à l'agression dans toutes ces réunions de terrains aux intérêts si divergents, si conflictuels et dont il réussissait toujours à sortir avec une conclusion, quelle qu'elle soit. Et puis la Carmen. Le visage lumineux. Un regard traduisant la force d'une vie toute entière offerte sans compter aux autres.
Bref : il est bien le Paulo ! Mais sa représentativité ne lui permet plus que de négocier sa présence sur les listes du grand Bornard, sans condition.

vendredi 4 janvier 2008

De la culture du résultat


Candide ne soutient pas le Président Duracel. Il convient pourtant que son style de gouvernance, à défaut de produire des résultats conformes à ses idéaux, pourrait pourtant bien faire utilement bouger les lignes. Il en ainsi de la déclaration du jour sur l’évaluation des ministres. Et chacun de pousser des cris d’orfraies, et chacun de se gausser des indicateurs forcement fumeux pris isolement. Et alors quoi ? Et pourquoi ne pas mesurer les résultats ?

Vous avez dit, mon cher président, que vous alliez augmenter le pouvoir d’achat ? Mesurons ! Que vous alliez diminuer la dette publique ? Jaugeons ! Que vous alliez augmenter l’emploi ? Observons ! Que l’on allait gagner plus en travaillant plus ? Constatons ! Oui, Candide n’est par choqué par le principe de l’évaluation, par le fait de confier cela à un cabinet ad hoc, par le fait d’y intégrer des critères objectivement définis dans les lettres de missions.
Et d'étendre le principe à toutes les promesses des candidats dont 36000 d’entre eux seront bientôt maire de leur commune !

jeudi 3 janvier 2008

De la gazette locale


Candide l’aime bien le Benoit. Benoit, c’est le rédacteur en chef de la gazette locale. Gazette d’obédience religieuse, soit, mais seule gazette cent pour cent locale. Et hormis les quelques pages d’informations paroissiales, le reste contient bien la seule source d’information détaillée hors le bulletin municipal ! A son rythme mensuel et avec ses seuls bénévoles, cette gazette donne aux habitants qui veulent bien se donner la peine de la lire, plus d’informations locales pertinentes que notre quotidien régional. D’ailleurs Candide y collabore épisodiquement. Et c’est pourquoi Benoît le sollicite aujourd’hui pour produire un petit article sur le fonctionnement de notre conseil municipal (« Comment ça marche ? »).
« Bien volontiers ! Cela favorisera utilement ma notoriété ! » s’enthousiasme Candide. Scrupuleux il avoue son engagement personnel dans la campagne à venir et propose, dans la foulée, un autre article, plus prospectif, sur les enjeux de la démocratie locale.
« Banco », lui répond Benoit, « 2500 signes seraient parfaits dans le dossier sur la campagne ».

mardi 1 janvier 2008

De Léo Ferré


Candide écoute « Il n’y a plus rien ». Il conserve en lui cette révolte nécessaire acquise à l’adolescence. Il la retrouve en chacun des vers de Léo Ferré qu’il écoute. Au passage sur la légion d’honneur, il songe au propre risque qu’il prend : celui d’être lui-même enrubanné un jour, ne serait-ce que modestement. Il se souvient du lycée dont il fut exclu, fier, parce que sa mère avait eu le culot de jeter à son proviseur des propos très similaires. Il sourit. Il n'oubliera jamais...

Cette « allure » que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière,
Et quand on sait ce qu’a pu vous coûter de silences aigres,
De renvois mal aiguillés
De demi-sourires séchés comme des larmes,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage,
Je me demande comment et pourquoi la Nature met
Tant d’entêtement,
Tant d’adresse
Et tant d’indifférence biologique
A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu’aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire,
Dans votre grand monde,

A la coupe des bien-pensants.