samedi 5 avril 2008



Candide : the last shot !


Et une petite voix panglossienne dit alors à Candide :

"Tous les événements se sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si tu n'avais pas couru ta commune à pied, si tu n'avais pas donné un bon coup d'effroi à la Francine, si tu n'avais pas été mis à l'Index, si tu n'avais pas été chassé d'un beau parti à grands coups de pied dans le derrière pour l'idylle de Martial, si tu n'avais pas perdu tous tes comparses locaux, tu ne songerais pas ici à tant de nouveaux projets et autres engagements."

"Cela est bien dit", répondit Candide, "car il me faut cultiver mon jardin."

vendredi 4 avril 2008

Le printemps arrive


Hier soir, Martial a également évoqué les orientations qu’il compte prendre au plan national. Une nouvelle structure « Le parti de la gauche » vient de se constituer et il va y prendre une part active. Elle regroupera des membres du PES actifs aussi bien que des ex, des membres du PEC et d’ailleurs. L’objectif est de travailler à la constitution d’un nouveau rassemblement de toute la gauche. Dans l’immédiat, le PES est fermé à chacun d’entre eux, mais après son congrès, probable que les portes se rouvriront sans trop de discernement. Ceux qui voudront poursuivre leur combat en son sein pourront y revenir, ceux qui préféreront rester à l’extérieur, comme lui, poursuivront ainsi, mais tous pourront se retrouver dans une telle structure, transversale et largement rassembleuse.

Pas sur pourtant que Candide se reconnaissent tellement dans ces mouvements en préfiguration et pas guère dans ses comparses les plus immédiats. S’il a fait ce bout de chemin durant les municipales c’est sur des bases de pratiques locales. Les enjeux nationaux, au sein ou en dehors du PES, il les voit assez différemment de cette assemblée quasi exclusivement constituée d’ex-barbusiens. Quitte à s’investir dans du temps de débat d’envergure nationale, il préférerait rejoindre quelque autre club politique plus proche de sa sensibilité européenne et social-démocrate.

« Mais tout ce devenir me concerne-t-il encore, moi, Candide ? » s’interpelle Candide. « Le printemps arrive. Les lilas bourgeonnent. N’est-il pas temps de retourner cultiver mon jardin ? »

jeudi 3 avril 2008

Unlucky luke !


Les effectifs s’éclaircissent. Candide et ses acolytes ne sont que neuf dans leur sous sol du Clairefontaine. Les cinq élus, Martial, Katarina, Isoline, Damien, Naémi (exit Nourdine) puis les vétérans Jack et Bebert (Marie est excusée) et enfin Xander et Candide (Sibile est également excusé). Il est convenu de créer une association au label de la campagne « Notre commune avant tout ! ». Celle-ci aura pour objet de soutenir et amplifier l’action des cinq conseillers éponymes. Chacun d’entre eux s’engage a être un référent sur tous les thèmes susceptibles de faire débats. Gros boulot à se repartir en peu de mains :
Martial : prend la culture, les grands projets, la laïcité, la sécurité, le sport.
Katarina : l’économie sociale et solidaire, le commerce et l’artisanat, les activités, l’emploi, la voirie et les espaces verts.
Isoline : l’école et l’éducation, la petite enfance, la famille, le handicap, les égalités.
Damien : la politique de la ville, l’habitat, les foyers de migrants, les coopérations.
Et Naémi : l’intégration, la citoyenneté, les discriminations, la propreté, les transports.
Lors de la réunion constitutive de l’association qui aura lieu dans 15 jours, chacun des adhérents sera invité à renforcer ces équipes en fonctions de ses motivations et compétences.
Candide n’a pas envie, lui, d’apparaître publiquement en soutien à une structure qui pourrait être stigmatiser comme une opposition rancie à une municipalité peut être contestable à la marge mais en dynamique positive. Candide leur dit qu'il veut pouvoir tenter d’agir encore sur ses terrains, ceux du quotidien, ceux des associations de quartier ou de parents d’élèves, ceux de la démocratie participative et de la communication locale. Martial le met encore en garde de toutes illusions. Toutes les portes d’expression formelle seront fermées, en aucune circonstance il ne peut espérer revenir au conseil de quartier. Les barrages sont levés, les contrôles seront strictes. Candide et tous les autres sont tricard pour un long moment de purgatoire.

« Sans doute, mais je préfère demeurer un rebelle libre, même seul, qu’un rebelle plus fort, mais plus dépendant » se dit à lui-même Candide.

mercredi 2 avril 2008

Renegat ou apostat ?


Demain, Candide retrouve comme convenu, ses comparses au sous-sol du Clairefontaine. Dans cette même salle de restaurant où il vint il y a un peu plus d’un an, dans un tout autre registre. C’était avant les législatives et présidentielles, avant même d’imaginer ces municipales qu’il déjeuna là avec la grande Félicie ! Et oui, René l’avait gentiment prié de se joindre à cette rencontre. René, il pensait encore être l’adoubé futur du PED, le grand parti du president Duracel, et soignait son réseau. « Cela ne vous engage à rien » lui avait assuré le René, « elle souhaite rencontrer des gens bien implantés sur le terrain et peu importe s’ils ne lui sont pas acquis. » « Pourquoi pas ? » c’était dit Candide, « c’est toujours intéressant ».
Vint le déjeuner. S’y retrouvent, la Félicie, quelques comparses, le Jean Clément et le René, l’un et l’autre candidat à la députation dans chacune des deux circonscriptions, Candide et quelques autres clampins invités comme lui pour représenter les forces vives de la commune. Clampins certes, mais tous favorables, eux, à Duracel en général, et à ces candidatures en particulier. Banalités d’usage, la Félicie rode leur futur programme local, et Candide, clairement mais poliment, expose les priorités qu’il veut croire universelles. Le déjeuner touche à sa fin et Candide, qui l'était vraiment, soudain senti le piège se refermer : la suite du programme prévoyait une visite du quartier en bande avec, juste auparavant, une première petite photo souvenir. Candide feint alors de découvrir que l’heure s’avérait soudain plus tardive qu’il ne pensait, qu’un rendez-vous professionnel le contraignait à mettre un terme immédiat à cet agréable échange de vues, et que, vraiment, là, désolé, mais il devait partir. En courant. Et juste avant que le photographe n’ai fini de régler sa fiat lux. Quelques jours après il retrouva toute la bande en photo sur le blog du René. En photo au resto, chez le boulanger, dans la rue, etc... Avec la Félicie, le René et le Jean Clément sur tous les plans. Il s’en était fallu de peu qu’il ne fut grillé. Quoique maintenant, il ne le soit pas moins !

« Pire, je serais peut-être mieux considéré par la Francine aujourd’hui en tant que renégat sur sa droite qu’apostat sur sa gauche » rajoute Candide !

mardi 1 avril 2008

Etale d'avril


Sometimes it snows in April
Sometimes I feel so bad, yeah
Sometimes, sometimes I wish that life was never ending
But all good things, they say, never last

poétise sombrement Prince.


Ce moys d'Avril, qui ses fleurs renouvelle,
En sa plus gaye et verte nouveaulté.
Loing devant toy fuyra la cruaulté,
Devant luy fuit la saison plus cruelle.

poétise lumineusement Ronsard.


Mon âme d’avril ne tanguera plus en cette vague vague.
C’est l’étale sur mon sable d’estran. De flot ou de jusant ?
L’une et l’autre sans doute : fin et naissance s’y côtoient.
Une nouvelle onde me dispersera bientôt en d’autres plages.

poétise Candide, en demi-teinte.