lundi 17 décembre 2007

De l'art de la nuance


Réception à la Mairie en l’honneur des bénévoles pour les remercier de leur dévouement à la cause publique au cours de cette mandature. Candide renonce à un autre rendez-vous et arrive néanmoins un peu en retard. Qu’importe s’il n’est pas là pour le début du discours. Celui-ci est convenu, habile et on y sent déjà, en test, les futurs slogans de campagne.
Il n’y a pas grand monde d’ailleurs : des aficionados, des connaissances, de futurs soutiens qui déjà font bande. Vient le moment de la collation. Buffet pantagruélique. Le maire liquide ses budgets au profit de ses bonnes œuvres. Candide salut ses connaissances. Martial le prend à part. Sa tête de liste est bouclée, il ne peut l’installer sur une place aussi sûre que promise et lui fait l’inventaire des priorités politico-médiatiques. Candide ne va pas revenir sur sa décision pour ce surcroît d’incertitude qu’il avait largement envisagé. Cela mettra du piment aux 83 jours à venir. Il a déjà calculé que pour que, lui, puisse passer le premier tour, la liste devrait faire au moins 17% et non 15% ! Tenue de combat, donc ! Rendez vous est pris pour mercredi prochain dans le bureau de Martial avec toute la liste. Juste après la conférence de presse et juste avant, le lendemain, l’inauguration du bocal de campagne.
La presse locale demande à Candide des tuyaux. A l’affût, elle subodore un engagement possible de sa part : « On vous a proposé d’être sur une liste n’est ce pas ? Laquelle ? ». On ne prête qu’aux riches : mazette ! Quelle notabilité ! Surtout ne pas décevoir : « Aucune liste n’est encore bouclée et beaucoup pourrait m’accueillir ! » se gausse Candide ! Pour l’instant, il ignore encore tout de ceux qui vont être ses propres compagnons d’arme...

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