lundi 31 décembre 2007

De la polytechnicitée


Candide bricole. Candide bricole beaucoup, c’est sa seconde nature. C’est un polytechnicien, il sait presque tout faire. Et ce qu’il ne sait pas faire, c’est tout simplement qu’il n’a jamais eu l’occasion de le faire. La nuit, il s’endort en construisant des plans. Des plans de châteaux en Espagne mais aussi des plans de meubles, de tuyauterie, de circuits électriques, de dallages, de toitures, d’escalier, de cloisons, de clôtures, et tant d’autres choses encore. Le jour, quand est venue la maturation, il fait. Son atelier est une caverne de récupération. Tant de bouts de ficelle peuvent servir à tant de choses. D’ailleurs ses voisins ne s’y trompent pas. Un outil ? Ils viennent voir Candide. Un boulon perdu ? Candide l’a forcément quelque part. S’il le trouve, car Candide se satisfait sans mal du désordre qui règne en son domaine et qui le rend hermétique à tout autre que lui.

Candide broutille. Il broutille des sujets de réflexion et d’action comme d’autres grignotent des sucreries. Avec gourmandise. Avec une avide curiosité. Ce soir, Candide partage sa veillée avec quelques amis. L’un d’eux est venu avec un jeune polytechnicien de 20 ans. Fascinant d’aisance intellectuelle et heureusement pourvu d’humbles interrogations sur le sens de la vie. De la sienne, des autres. Sur le nécessaire refus de se laisser porter par la facilité de son parcours d’élite. Sur les engagements à oser prendre. Mais où ? Dans quel parti ? Tant ceux-ci sont pauvres de réflexion ! Dans quel think tank ? Tant ceux–ci sont déconnectés de la vie réelle de la majorité des gens... On s’interroge ensemble. On s’imprègne. On franchit la nouvelle année porté par notre allant vers un monde meilleur. Plus juste, plus fraternel, plus généreux.
"C'est une année pleine d'enthousiasme qui commence" songe, heureux, Candide.

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