mardi 1 janvier 2008

De Léo Ferré


Candide écoute « Il n’y a plus rien ». Il conserve en lui cette révolte nécessaire acquise à l’adolescence. Il la retrouve en chacun des vers de Léo Ferré qu’il écoute. Au passage sur la légion d’honneur, il songe au propre risque qu’il prend : celui d’être lui-même enrubanné un jour, ne serait-ce que modestement. Il se souvient du lycée dont il fut exclu, fier, parce que sa mère avait eu le culot de jeter à son proviseur des propos très similaires. Il sourit. Il n'oubliera jamais...

Cette « allure » que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière,
Et quand on sait ce qu’a pu vous coûter de silences aigres,
De renvois mal aiguillés
De demi-sourires séchés comme des larmes,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage,
Je me demande comment et pourquoi la Nature met
Tant d’entêtement,
Tant d’adresse
Et tant d’indifférence biologique
A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu’aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire,
Dans votre grand monde,

A la coupe des bien-pensants.

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