samedi 1 décembre 2007

Le Désiré


Candide l’aime bien le Désiré. Des années qu’ils se connaissent : il habite la rue d’à coté. Candide l’a encore croisé hier. Il a déjà fait beaucoup de choses, le Désiré. Cabinets ministériels, responsabilités nationales et tout et tout. Et avec tout ça : plombé dans un parti qui gâche son talent. Qui gâche le talent de tous ceux qui s’y investissent d’ailleurs. Plein d’archéos qui rêvent de pouvoir et coupent la tête à tous ceux qui s’en approchent. Le Désiré, lui, il résiste, avec son sourire poupin et sa tête d’ingénieur. Candide aurait voulu l’aider plus. D’ailleurs il est allé sur sa liste aux dernières municipales. Sur sa demande. Juste en bout de liste, juste pour le soutenir. Au second tour il avait demandé à y demeurer pour être aussi sur la liste d’union, histoire « de ». C’était celle de notre maire d’aujourd’hui.
Candide aurait bien rejoint le Désiré dans son parti. Juste pour lui. Mais, là, vraiment, non, c’était trop dur. L’impression de régresser, de repartir trente en arrière pour passer des soirées à peigner la girafe ou s’écharper sur des virgules. Tout ça pour un programme de bonheur utopiste irréalisable, retardateur plus qu’initiateur. Candide était plus curieux d’aller soutenir le parti d’à coté, histoire de tenter d’influer les jeux nationaux. Mais sa tentation demeure grande de préférer encore la verdeur de l’utopie si on y oppose que de la raisonnable bêtise.Quoiqu’il advienne, il « soutiendra » toujours le Désiré. Amicalement. Même s’il ne pense pas pour l’instant voter pour sa liste.

"En fait il est très, pluriel. C’est tendance !" s'affirme Candide !

Aucun commentaire: