dimanche 17 février 2008

"Go ahead my son !"


Dès potron-minet, Candide s’attelle à sa première action du jour. Il prépare colle et affiches. Il a de cela une expérience éprouvée acquise il y a 30 ans. Il défendait alors des perspectives plus engagées. Polices et municipalité étaient à son égard peu amènes. Le collage d’affiches était risquée, il fallait faire vite. Et il était capable de coller, seul, cent affiches à l’heure ! A quatre, en voiture, feux éteints, un au volant, un en guet, deux au collage, ils pouvaient couvrir la commune en une nuit en se faufilant entre les gyrophares des patrouilles.
Aujourd’hui, Candide sort tranquillement de chez lui, en plein jour, son saut de colle à la main et ses affiches dans son sac a dos. Il retrouve ses amis, et vont ensemble aux confins de la commune, dans ces quelques zones d’habitats modestes et frontaliers où nul militant ne vient jamais. L’avantage, c’est que l’affichage d’aujourd’hui restera, unique, jusqu’au 9 mars. Et même bien au delà !
Il poursuit sa matinée au marché du coin. Tous les « tracteurs » sont là. Certains se saluent. Connivence militante au-delà des choix partisans. D’autres demeurent plus arc-boutés sur des positions semblant leur interdire toute amabilité aux autres. Martial vient fait le tour des équipes, saluent les commerçants et quelques client. encourage Candide. Il fait beau mais très froid. Et le soleil réchauffe l’autre coté de la rue. Malgré ses mains gelées par le collage, pas assez couvert, Candide demeure jusqu’au bout. Un bout juste calé sur le moment suivant le départ du dernier diffuseur concurrent.

« C’est aussi une guerre psychologique : obliger les autres à partir en laissant aux partisans de Martial, le bénéfice de leur seule présence militante C’est déprimant. pour eux ! » glousse Candide.

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