dimanche 10 février 2008

Médiages et sondias


Distribution de tracts dans les boites aux lettres des rues avoisinantes. Candide sort de chez lui au crépuscule. Un beau croissant de lune l’accompagne. Il n’a pas de chien à promener. Juste une campagne à battre. Dans ces rues pavillonnaires, les boites sont accessibles, contrairement aux halls d’immeuble. Mais très distantes les unes des autres. La plupart ont un petit autocollant « stop pub » collé en avertissement. Mais il ne s’agit pas de pub. Juste de propagande. Sur les réverbères, Candide, lui, colle, les siens "Avec Martial". Méthodiquement, il plie chacun de ses tracts aux formats idoines des différentes boites aux lettres. Il n’ose imaginer combien d’entre eux ne seront pas même entraperçus avant de rejoindre la poubelle. Combien sont-ils hostiles à cette forme de communication ? Combien y sont juste indifférent ? Combien vont-ils vraiment prendre le tract et, au moins, ne serait-ce qu’apercevoir son objet et son émetteur ? Son expérience de marketing direct l’oblige à considérer que 10% est un grand maximum. Et sur ces 10%, un seul, deux au mieux, sont susceptibles d’y être un peu attentifs. Mais après tout, ce n’est déjà pas si mal ! Chaque avancée ne résulte-t-elle pas, toujours, que d’une infinité d’avancées encore plus modestes ? Combien de pas pour faire un kilomètre ? Combien de boites pour un électeur de plus ? A cette heure, Candide ne croise plus personne. Beaucoup sont devant leur « JT » et découvrent que rien ne va plus à Duracelville, où, même là, les parachutages fussent-ils dorés ne plaisent pas aux gens, fussent-ils tout autant dorés. Dixit les sondages.

« Evidemment, ce n’est pas ici que les médias vont venir prendre le pouls de la population » constate Candide

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