lundi 25 février 2008

Supra héros


Séraphine avait clairement exprimé son souhait que son Candide de père n’apparaisse pas trop en vue coté collège. Peine perdue. Les enseignants font de l’instruction civique in vivo mais les enfants n'ont besoin de personne pour découvrir sur les affiches ou les tracts la présence d’une figure connue ou le nom d’un camarade de classe : « C‘est ton père ? ». Séraphine rougit irrépressiblement. Jamais facile à 14 ans de supporter la notoriété, aussi modeste soit-elle, de ses géniteurs. Mais au moins, cela forme t-il des enfants sensibles au enjeux politiques, à l’investissement individuels et collectifs au profit des autres.
Séraphine a regardé avec son père l’excellent documentaire sur la résistance. Candide, comme à son accoutumée face à ses images déjà pourtant tant vues, pleurait en silence. Irrépressibles larmes. Comment supporter sans émotion totale cette implacable haine de l’autre ? Comment vivre cela sans agir ? Sans réagir. Pendant, avant, après. Ici. Et maintenant. Etre juste un héros anonyme comme ses millions de français intervenus alors. Etre donc juste un homme normal.

Candide se dit que ce type de documentaire serait bien plus pertinent à diffuser aux troisièmes que de faire adopter un enfant mort à des CM2. « Pauvre Duracel. Sa précipitation à apporter des réponses, quelles qu’elles soient pourvu qu’elles soient, à de vrais questions, le précipite dans un n’importe quoi coupable » soupire Candide.

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