mercredi 13 février 2008

Lassitude


Il n’est pas facile de conserver chaque jour un enthousiasme inaltéré. La lassitude vous prend sournoisement. Candide constate soudain que quelques jours sont passés sans qu’il ne fasse plus grand chose pour servir l’objectif convenu. Que le temps est passé sans prise. Alors que les jours sont comptés. La fatigue l’a gagné. Légitime. Trop de travail là, trop d’obligations ici : les justifications rédemptrices ne manquent pas. Il y a toujours de bonnes raisons à prendre soin de soi plus que des autres. Surtout si l’on prend également soins de quelques « autres ». Des autres bien choisis qui ne sont qu’une partie de vous même : famille, amis, voisins.
Et puis « tout cela n’est-il pas vain », « blanc bonnet et bonnet blanc ». A qu’il est doux l’égoïsme du confort déculpabilisé. Le quant à soi. La satisfaction d’un modeste devoir accompli. Le bien-être innocent du nanti. Celui lui qui permet à tant d’entre nous de se satisfaire d’une compassion dominicale pour son prochain. Un prochain évanescent, symbolique. Une compassion sonnante et trébuchante. Mais en pièces jaunes, cela va de soit.
Se battre. Tous les jours. Toujours. Tout simplement parce qu’une vie à elle seule ne pourra jamais racheter la faute originelle. Celle d’Adam ? Non point. Celle d’être né quelque part, du bon coté du manche. Celle de faire partie du 1% de la population mondiale le plus riche.

Candide n’a pas le droit. Non pas le droit de s’endormir. D’endormir. Dormir. Mourir.

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