samedi 29 mars 2008

Pour 30 deniers


Candide n’imaginait pas que cette élection du Maire puisse advenir sans surprise. La surprise fut là, mais pas de là où il la supputait. De Nourdine. Nourdine, s’expliquant laborieusement dans un communiqué diffusé juste avant le conseil, annonce son vote pour Francine.
Cela n’étonne pas Candide. Non seulement le point de vue est compréhensible mais, même, pourquoi pas, partageable. Oui, ceux qui composaient la liste de Martial, ne sont pas partis contre un programme, encore moins un bilan, mais seulement en alternative à une équipe qu’ils ne jugeaient pas à la hauteur de ceux-ci. Que, passé le conflit fratricide, et nonobstant le refus adverse de tout accord, tout cela soit dépassé, oui. En étant plus intelligemment constructeur que Francine elle-même, c’est honorable.. Mais ce n’est pas tout à fait ça qu’a fait Nourdine.
Sa décision il l’a pris seul, assez misérablement. L’équipe élue et quelques autres se sont réunis à 14h pour réfléchir à la position commune à prendre. Nourdine n’était pas là. Il aurait pu convaincre les autres de se rallier à son analyse. Il aurait pu avoir le courage d’assumer son désaccord et d’en conclure, personnellement et entre quatre yeux, les conséquences qu’il en tirait. Las, la lâcheté l’a gagné.
Sans doute savait-il aussi que ce désaccord ne pouvait pas se traduire par cette « prise d’autonomie ». Elu sur une liste, a l’issue d’un soutien sans faille de tous ses colistiers et de tous les autres, il ne peut se prétendre, moralement, seul propriétaire du mandat reçu. Il a parfaitement le droit de considérer que cette bataille municipale l’a mené sur un terrain où il ne souhaitait pas se rendre. Celui d’opposant de fait à une famille politique qui est la sienne.
Mais la seule action digne est alors de remettre son mandat. Simple, transparent, honnête. « Je me retrouve élu dans des conditions que je n’assume pas, je laisse la place ». Non, il a été manipulé par plus malin que lui. La partie adverse a su lui faire comprendre que tenir sa radio locale allait devenir difficile pour lui. Surtout elle a su lui imposer plus qu’une démission trop facile. Une simple reddition. Il fallait qu’il « joue » publiquement son ralliement. Il fallait que l’équipe de Martial perde un conseiller de plus. L’animal bouge encore.

« Pauvre Nourdine, je le plains sincèrement de sa médiocrité » s’attriste Candide.

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