samedi 29 mars 2008

Baffritude


Le conseil s’est tenu dans la salle des fêtes. Public oblige. Il était nombreux. La doyenne a présidé la séance. Elle a fait son discours, un peu long, comme il se doit dans le genre. Puis fait appel des candidatures. Seule la Francine s’est déclarée. La parole a été donnée au Pierrot, au nom du groupe PEC, au Désiré, au nom du PEV, au Dimitri au nom du PES, à la Martine au nom du MER. Chacun a appelé à voter pour la Francine après s’être tactiquement positionné pour l’avenir. La parole a été donnée à Martial. Il s’est réjouit de la victoire de la gauche, s’est engagé pour une participation constructive, s’est prononcée pour une abstention positive. La présidente a communiqué la position de Nourdine, initiative tout à fait illégale, les positions individuelles n’étant pas de mises… Le vote a donné 34 « pour » et 5 « blanc ». La Francine a ceins son écharpe, pris la présidence du conseil et discouru à son tour.
Ses nouvelles fonctions n’ont pas réussi à lui faire transcender ses rancœurs. Elle a salué la qualité de la campagne de l’opposition de droite, citant le Jean Clément, le René et le Dieudonné pour mieux induire que celle des plus proches fut de moindre facture. Elle n’a même pas salué sa gauche, ses quatre candidats et leurs électeurs, ils s’en souviendront. Elle n’a eu aucun mot pour saluer le travail accompli depuis 12 ans par Martial, aucun mot pour les élus non renouvelés. Un passage de relais suintant d’amertume. La moitié de la salle ne s’est pas levée pour une standing ovation qui aurait pu ressouder tout ce petit monde. Candide n’a pas attendu le vote des adjoints et des délégations. Il y en a pour tout le monde. Enfin le tout le monde de Francine bien sur. Il retrouve sur le parvis l’essentiel de ses comparses avec lesquels il se rend au troquet pour boire un verre.

« Désespérant ! Mais je suis content d’être venu me déciller encore un peu plus » se chuchote Candide.

Aucun commentaire: