dimanche 16 mars 2008

Et au bout du bout ? Il y a encore un bout ?


00h, Candide vient de rentrer. Parti depuis plus d’une heure. La pluie avait cessé. Un gros paquet de tracts agonisait sur le coté de son bureau. Bientôt la poubelle. Non ! Ressortir, aller les clipper sur les voitures alentours, comme autant de petites affiches, comme autant de clignotants visuels. Il est donc parti, tout seul, dans la zone. Arpentant trottoirs et rues humides, dans un sens, puis l’autre. Il a croisé ces ombres furtives qui glissent dans la nuit. Trafiquants notoires ou quidams de retour, détrousseur de passants ou promeneurs de chiens ? Il ne ressent aucun danger, comme si l’incongruité même de sa fonction de colporteur tardif de bonne parole électoral lui servait de viatique. Une dame à chien l’apostrophe : « C’est pour qui ? Martial ? Et ben ! C’est courageux, ce que vous faites ! A cette heure là ! ». La conversation s’engage, s’éternise un peu, son chien n’est pas pressé de rentrer. « Ben je vais voter pour vous parce que vous êtes un brave gars ! J’espère que Martial en prendra de la graine, hein !». Une voix de plus…
Au retour, il a observé sur le boulevard les « décolleurs » en cours d’action. Pauvres d’eux ! Le PES n’ayant plus de matériel électoral s’emploie, à défaut, à décoller toutes celles de Martial. C’est fait proprement sans bavure, pas à l’arrache, non, au couteau de peintre, sans rien laisser. C’est gentil pour les ouvriers municipaux … mais avoir comme seul acte de campagne celui de supprimer la parole de l’autre parce que l’on est soi-même devenu aphone, c’est bien là le degré zéro du militantisme. Candide rentre satisfait de lui-même. Tout simplement.

« Fait ! Et bien fait ! Comme dirait Hina !» s’affirme Candide.

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