lundi 10 mars 2008

L'appel (la pelle ?) de Martial


Hier soir, à 19h30, une voisine et amie de Candide, en quête d’un petit service, passe la tête. Blonde de surcroit. Elle s’excuse de ne pas avoir voté faute de temps. « Les bureaux ne sont pas fermés » informe gentiment Candide ! « Oui, mais je n’ai pas ma carte d’électeur… » - « Nul besoin » - « Mais je ne sais pas quel est le bureau ? » - « Le même bureau que nous, c’est par secteur géographique » - « Je ne sais pas où il est ! » tente-t-elle encore pour s’éviter cette sortie tardive dans la froidure. « Ce n’est pas grave, je t’accompagne, je vais te le montrer » bondit Séraphine qui a suivi et soutenu la conversation de bout en bout. Et déjà, elle se rhabille, interdisant toute autre tentative d’échappatoire… La mobilisation aura été accompli jusqu’au bout. A 20h, les jeux faits, Candide peut se réjouir des tendances nationales de son « bord ». A 21h, il se rend à la Mairie avec son fils Siffrein. A 21h, les premiers bureaux révèlent leurs résultats : 16 % pour Martial. Etonnement, les résultats suivants qui vont se cumuler jusqu’à 22h30 ne vont guère faire bouger le curseur. Candide ne sera pas élu, c’est sa première certitude.

Surprise, le René arrive en tête de la droite divisée qui se repartit tant les voix, qu’aucun d’entre eux, ne franchit la barre des 10%. Ni lui, ni le PED, ni le PEV, ne peuvent donc être présents au second tour. Sauf s'il n'y avait qu'une liste, c'est à dire si Martial fusionne avec le PES. Lequel rédige comme prévu la position aussitôt convenue au sein du staff de campagne : l’appel au rassemblement de toutes les forces de gauche.

« Je me félicite du résultat remarquable obtenu […].Notre liste rassemble 16% des suffrages exprimés. Elle a obtenu des succès très significatifs dans les quartiers les plus populaires et représente la deuxième force politique de notre commune. Elle exprime l’exigence de choix clairs en faveur de la démocratie locale, de la laïcité et de l’égalité républicaine. Le second tour doit être l’occasion d’un très large rassemblement pour amplifier le travail déjà accompli par notre municipalité. Ce rassemblement se fera sur la base des résultats enregistrés, dans le respect du choix des électeurs. »

Candide tente de remettre ce document aux représentants du PES qui n’affichent que dédain et suffisance. Dur. Il joint l’AFP et les journalistes. Il obtient une interview du quotidien local. Rue des Charmilles, Martial, réconforte ses troupes et évoque qu’il « ne nous reste maintenant plus qu’à discuter, sur la base de ces résultats, certes moins favorables que nous ne l’espérions, des 8 places qui nous reviennent mathématiquement sur la liste de fusion. De là, nous aurons bâti une force nouvelle, etc… »

Minuit, une heure, toutes les tentatives de contact officiel ou contourné avec les dirigeants du PES sont vaines. Enfin une information nous parvient par SMS d’une amie présente à la table des négociations entre le PEV et le PES. « Ils dissent que ce sera sans vous ». « Qui ils ? Le grand Bornard ? » « Oui !». Consternation et incrédulité dans le staff réduit au noyau dur ! Ainsi le choix du PES est d’achever le parricide. Furieux d’avoir loupé la victoire dès le premier tour, il n’y aura pas de pardon.

Flottement. Certains des colistiers peuvent ne pas accepter de se retrouver seul en face de leur propre camp avec comme force de soutien de facto les voix de la droite. Or il suffit qu’un seul se désiste et la liste ne peut se représenter. Elle doit demeurer identique entre les deux tours.

Décision est prise de demander un rendez-vous formel au PES demain et, en cas de refus, se rendre ne délégation et, si cela est vain, faire une conférence de presse pour stigmatiser l’ostracisme et la rigidité coupable du PES…

« Avec tout ça, je n’ai pas eu le temps de me réjouir d’autres victoires en simple spectateur » soupire Candide en s’endormant à 3 h du matin.

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