samedi 15 mars 2008

Machines zaélire


13h, rue des Charmilles, l’ultime rendez-vous hebdomadaire de la mi-journée du samedi. Tous se retrouvent pour prendre ce qui reste d’affiches, de tracts et d’autocollants. Chacun s’embrasse. Sourires modestes du travail bien accompli et de la défaite bientôt consommée. Défaite ? Martial fait son speech dont il a le secret. Il ne parle que de victoires et de succès. Succès d’une campagne de proximité, d’écoute et de partage. Succès d’un score exceptionnel eu égard aux moyens mis en face. Succès de toute une équipe, soudée, ancrée dans la commune, toute à son image. Succès de ce qui s’annonce, de ce qui va être poursuivi, construit encore, plus loin. Foi d’airain du politique qui jamais ne s’abat. On se gausse de ce qui s’annonce. On sait déjà qui sera le directeur de cabinet de Francine : un homme du grand Bornard ! Plus question que cette commune, la deuxième du département, joue les trouble-fêtes. On ironise sur le bronzage de Dimitri, détendu, visiblement pas fatigué de sa campagne dans laquelle, comme on le supputait d’emblée, il ne s’est pas investi. Sa force, c’est le tripatouillage en amont, pas le terrain. On constate que l’affichage continu à être fait par des professionnels et que le tractage du PES, hier au marché, était, une première, fait par des « volontaires » d’une autre commune. Où sont passé les militants du PES ? Où est l’enthousiasme de leur victoire annoncée ? Où sont les habitants en soutien ? Rue des Charmilles ! Paradoxe de cette campagne, le terrain fut du coté de Martial, mais la grande masse des électeurs qui dorment plus que ne vivent dans la commune ont voté «PES » sans se poser plus de questions. Candide avait toujours considéré que les partis n’étaient, hélas, plus que des machines à porter des élus. Il découvre que s’ils ne servent plus qu’à « ça », ce « ça » ne peut guère se faire en dehors eux.

« Et certainement pas contre !»
comprend mieux Candide.

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