lundi 17 mars 2008

Têtes hautes


Hier soir donc, Candide s’est rendu à la Mairie. Bunkérisé dans le bureau de Martial, il a compilé avec lui les résultats des bureaux de votes au fur et à mesure de leur validation. Très vite, est apparue une fourchette de 28 à 32 %. Grande satisfaction. L’objectif fixé était de réaliser au moins 25%. Du coup, ce second tour contraint et mal heureux, allait permettre à cette liste d’en ressortir la tête haute ! A quelques uns ils ont rédigé la déclaration du jour. Et à 22h, Martial, suivi de tous ses colistiers et proches soutiens, a rejoint la Salle des fêtes. Ils ont à peine forcé le passage pour accéder, par la salle de contrôle des résultats, à la régie. Là, entouré de son groupe, séparé de la foule et du reste de la salle par les barrières de sécurité, Martial a pris la parole. Chaque paragraphe a été porté par les applaudissements nourris du groupe, les « Merci Martial », « Bravo Martial » scandés en rythme, couvrant, proximité du micro aidant, les sifflets et lazzi des partisans de Francine qui n’y pouvaient mais. Il y avait quelque chose de surréaliste et réjouissant dans ce coup d’état médiatique. Martial annonçant sa propre victoire, fustigeant les sectarismes et manœuvres du PES, avant leur propre prise de parole. Leur coupant l’herbe sous le pied vis à vis des habitants réunis là en masse pour saluer la victoire de la gauche dans leur commune. Il sont ressortis en meute, comme ils étaient venus, bramant « tête haute, tête haute ». Gamins ! Et les têtes basses et furibardes du staff du PES furent pour eux une grande satisfaction. Rapine faite, tous se sont rendus rue des Charmilles pour fêter ce résultat et ne surtout pas assister à l’arrivée de Francine. Discours de victoire, de congratulations, de remerciement de Martial. Mais aussi discours porté sur le futur, sur le travail à poursuivre, sur l’heureuse mobilisation à construire. Candide est vite rentré chez lui pour rédiger son communiqué de presse du jour. Et sur le chemin du retour, pédalant sous la bruine, il demeure, comme au premier jour, d’une candeur inébranlée.

« Mais comment font-ils pour ne jamais être abattus, ces animal-politiques ? » dodeline-t-il au rythme de sa course nocturne.

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